Comment s’installer en Italie en famille ?

La planification est la clé pour s’expatrier en Italie avec le sourire, quand on a pour objectif la meilleure intégration possible pour sa famille.

Tant que vous résidez encore dans votre pays d’origine, il vous faut régler des démarches et formalités administratives qui vous faciliteront la vie une fois arrivés au pays de Dante.

C’est la toute première démarche à réaliser, très importante puisque sans ce code fiscal, il sera impossible de louer ou acheter un bien immobilier, payer les impôts, ouvrir un compte bancaire et avoir accès à la sécurité sociale.

Un codice fiscale est délivré pour chaque membre de la famille, y compris les enfants.

Il peut être demandé avant de s’installer en Italie auprès du consulat de votre pays d’origine qui en fera la demande auprès de l’Agenzia delle entrate. On vous demandera de remplir le formulaire AA4/8 et de fournir une pièce d’identité.

Il est nécessaire lorsque vous passez plus de 3 mois en Italie en tant que ressortissant de l’espace Schengen. Avant ce délai, vous pouvez vous déplacer librement sans vous faire connaître.

Il est nécessaire pour inscrire les enfants dans l’école la plus proche ou pour avoir un médecin de famille.

Comment l’obtenir ?

Il faut une adresse en Italie et il faut s’inscrire à l’Anagrafe locale. Un contrôle de police peut être réalisé pour valider définitivement votre résidence.

Il y a deux manières d’opérer :

• Soit vous ouvrez un compte non résident, un “conto estero”, en attendant d’avoir un certificat de résidence. Il s’agit d’un compte de dépôt dans toutes les devises, qui génère des intérêts non imposables.
• Soit vous ouvrez un compte courant une fois sur place : un compte joint “Conto Corrente Cointestato” ou un compte courant classique “Conto Corrente Standard”. Dans ce cas, il vous faudra une pièce d’identité, le codice fiscale de chaque titulaire du compte et un certificat de résidence, ainsi qu’une preuve de vos revenus.
  Sinon, vous pouvez aussi passer par les néo banques qui vous permettent entre autre de choisir la devise dans laquelle vous voulez payer, sans frais.

En Italie, le système de santé s’appelle “Servizio Sanitario Nazionale” ”(SSN). Il est financé par les cotisations des travailleurs et des entreprises, et par les impôts locaux, puisque les centres sont gérés de manière régionale.

De ce fait, se faire soigner en Italie est quasiment gratuit, pour peu que l’on passe par un médecin généraliste conventionné. Il y a un ticket modérateur à payer peu onéreux qui dépend du niveau d’urgence et du traitement.

Une assurance maladie complémentaire reste nécessaire pour couvrir l’éventuel restant à charge.

Comment s’inscrire à la SSN ?

Il faut se rendre à l’ “Agenzia di Tutela della Salute” la plus proche (l’Agence de Santé Régionale) en possession de :

• Votre codice fiscale ;
• Votre certificat de résidence ;
• Votre contrat de travail italien (puisque le système est financé, entre autres, par les cotisations).

L’ “Azienda Sanitaria” Locale (ASL – maison de santé)  vous délivrera une “Tessera Sanitaria – Carta Nazionale dei Servizi” (TS-CNS).

Cette carte vitale italienne comprend une puce qui, une fois activée, donne accès à l’ “Agenzia delle Entrate”, autrement dit le service des impôts, en plus de la sécurité sociale.

D’ailleurs, grâce à elle vous pouvez aussi suivre l’évolution d’un dossier de demande de location.

L’Italie mène une politique d’incitation pour venir s’installer dans le Sud de l’Italie. Plusieurs outils fiscaux sont utilisés et pourraient vous intéresser si vous n’avez pas encore décidé de votre lieu de résidence.

En échange d’une somme allant de 20 000 à 30 000€, les mairies qui voient leur population diminuer ou vieillir inexorablement tentent d’attirer les familles. Les primes sont versées généralement pour moitié à l’acquisition d’un bien listé, et pour l’autre moitié au moment de la rénover.

Il est possible d’acquérir des maisons à 1€. Cette incitation est faite pour rajeunir et agrandir la population d’un village et aussi pour rénover le parc immobilier. Des conditions sont inhérentes à ce prix symbolique comme des travaux à réaliser, ou l’ouverture d’un commerce dans le village. Il convient de se renseigner auprès des vendeurs et des mairies.

Plus traditionnellement, vous pouvez louer un bien avec un bail de type 4+4 appelé aussi contrat de marché de libre “Contratto di Libero Mercato”, valable 4 ans et renouvelable par tacite reconduction pour la même période. Ou choisir le contrat transitoire, valable de 1 à 18 mois sans possibilité d’être reconduit. Ces contrats doivent être enregistrés à l’ “Agenzia delle entrate”, sous peine d’être considérés comme des contrats “au noir”.

L’achat est assujetti à des taxes, impôts et frais notariés.

• L’impôt d’enregistrement : environ 9% du prix d’achat.
• Un impôt hypothécaire : environ 50€.
• Un impôt cadastral : environ 50€.

Les frais de notaire sont de 2 à 4% et les impôts fonciers de 0,46 % à 1,06 %.

L’école publique italienne est gratuite et obligatoire à partir de 6 ans.

Voici quels sont les cycles :

• scuola elementare : à partir de 6 ans pour une durée de 5 ans.
• scuola media : de 12 à 15 ans soit 3 ans.
• scuola superiore : à partir de 15 ans pour 2 à 5 ans. Ce cycle se conclut par l’examen de la maturita, ouvrant l’accès aux universités.

Avant 6 ans, on peut inscrire l’enfant à la crèche et à l’école maternelle.

Les inscriptions se font en ligne en janvier sur le site du ministère de l’éducation.

Pour trouver l’école publique italienne dont dépend la ville où vous avez choisi de vivre, il vous suffit d’aller sur le site de géolocalisation des écoles.

Les diplômes acquis durant la scolarité post expatriation sont valables grâce à un système de correspondance.

Vos enfants sont déjà scolarisés dans l’Union Européenne ? Pour continuer une éducation en langue francophone, voici les villes où vous trouverez les écoles et lycées français dans lesquels on passe le brevet des collèges, le bac, l’ESABAC (qui est un bac bilingue italien, Esame di Stato e Baccalauréat, donnant accès à l’université italienne) :

• Rome : lycée français Chateaubriand – lycée français institut Saint Dominique – Petite école française.
• Turin : lycée français international Giono.
• Naples : école française Alexandre Dumas.
• Milan : lycée français Stendhal.
• Florence : lycée français Victor Hugo.

Toutes les écoles du pays ne suivent pas le même rythme de vacances scolaires, mais globalement les élèves ont des vacances à Noël et à Pâques, ainsi que 3 mois en été. Il y a de nombreux jours fériés.

Si vous n’êtes pas muté par votre employeur et que vous cherchez un tout nouveau travail en Italie, il y a 2 choses importantes à savoir :

1. Parler italien est indispensable : vous pourrez apprendre “sur le tas” mais il est vraiment préférable d’arriver avec des bases solides.
2. Il y a plus de possibilités dans le nord de l’Italie que dans le sud. Dans le sud, on travaille de manière saisonnière grâce aux fabuleux sites historiques et culturels comme Herculanum ou le Vésuve.

Il n’est pas nécessaire d’avoir un visa de travail, en tant que membre de l’espace Schengen.

Il n’y a pas de salaire minimum en Italie. Mais une directive européenne sur les conditions de travail favorise les accords collectifs dans chaque secteur d’activité et dans chaque région. Attendez-vous à un salaire net mensuel moyen en Italie de 1 551€/mois.

Le télétravail est favorisé et en pleine expansion grâce aux aides du gouvernement italien pour s’installer dans le pays.

Les Italiens frontaliers parlent très bien le français. Plus on va au sud et en dehors des grandes villes, plus il est primordial de maîtriser l’italien pour parler aux personnes indispensables de votre vie quotidienne ou pour travailler simplement.

La culture italienne est très forte, enracinée. Pour preuve, les incroyables vestiges historiques répandus partout dans le Bel Paese jusque dans ses îles.

Voici nos conseils pour maîtriser rapidement la langue italienne :

• Inscrivez-vous au CNED : une formation en ligne ou en groupes de discussion, en fonction des thématiques.
• Téléchargez des applications mobiles : entraînez-vous en répétant la phonétique des mots, en apprenant du vocabulaire nouveau chaque jour.
• Regardez vos séries en italien.
• Trouvez une association pour rencontrer des italiens.

Et si vous devez continuer de vous perfectionner une fois sur place ?

• Contactez l’Alliance française de votre nouvelle ville ou région.
• Participez à leurs rencontres et sorties.

Il est vrai que le coût de la vie est moins élevé qu’en Europe du nord, y compris en France. Et même en gardant en tête le décalage du nord de l’Italie versus le sud de l’Italie où les prix sont encore plus bas. N’oubliez pas que les soins de base sont pratiquement gratuits et que l’école publique est gratuite (hors frais d’inscription).

Voici une liste non exhaustive des dépenses à prendre en compte :

• Les charges mensuelles : l’eau, l’électricité, le chauffage, la climatisation, internet.
• Les transports et l’essence.
• Les sports et loisirs.
• La garde d’enfant ou la scolarité hors public.
• La nourriture.

L’Italie est faite pour ceux qui comprennent ce qu’est la dolce vita : une vie où le plaisir et la douceur de vivre prennent une place importante. Il faut ralentir, et ce n’est pas toujours facile.

Une fois que le rythme est pris, on ouvre grand la porte à tous les avantages de l’Italie : une vie sociale dense, une vie culturelle intense, des enfants heureux et épanouis.

Déménagez et après une bonne année de vie locale, vous aurez voyagé, vous aurez vécu : voilà la recette pour devenir « un italiano vero* » !

*un vrai italien